Récipient fabriqué en Inde, probablement au 18e siècle. On y insérait une pierre de Goa, ou bézoard synthétique. C'était une composition médicale de luxe qui contenait, entre autres, des perles, de l'ambre et du corail.
Eprouvette contenant des cristaux de rubis bruts, non traités ou polis.
C'est sous cette forme, non taillée, non polie, que l'on trouvait très probablement les pierres précieuses dans les pharmacies d'autrefois.
Traité médico-naturaliste édité par le médecin allemand Malachias Geiger. Il expose par le menu détail les propriétés (y compris thérapeutiques) des perles. On signalera que ce même médecin est l'auteur d'un Microcosmus hypochondriacus ouvrage médical et alchimique sur l'identification, la description et le traitement de la mélancolie hypocondriaque, une maladie que l'on traitait souvent avec des potions et des électuaires à base de pierres précieuses.
Licorne dans un manège du 19e siècle, exposée au Musée des arts forains de Paris.
L'enseigne désigne une sculpture ou une peinture surplombant l'entrée dans l'officine d'un commerçant et permettant aux clients de s'en servir comme aide mémoire. Les apothicaires utilisaient souvent comme enseigne un motif lié à la licorne.
Page de l'Historia Animalium de Conrad Gesner décrivant la licorne (1551).
L'inscription manuscrite collée sur le bézoard à droite dit: "Diese Haarkügel hat man im Mist (Dünger) einer 11 Jahren alten Kuh gefunden. Geschenkt der landwirtschaftlichen Schüle « Pérolles » V. Arthur [illisible] Winter 1920." (Traduction: Cette boule de poils a été trouvée dans la litière (engrais) d’une vache âgée de 11 ans. Cadeau de l’école d’agriculture « Pérolles ». V. Arthur [illisble]. Hiver 1920.)
Cueillette de la mandragore.
Figurine "Mandrake Doll" réalisée par David Holland. Trouvée sur Etsy.
Imaginez une cuisine ancienne, enfumée et odorante, avec ses herbes séchées accrochées au plafond et sa marmite bouillante. Imaginez l’échoppe d’un apothicaire, avec ses poudres et ses extraits animaux soigneusement rangés dans des pots en céramique. À l’intersection des deux, imaginez maintenant un cabinet de curiosité, avec des collections d’animaux exotiques empaillés, des pierres précieuses, et des plantes en attente d’être inventoriées par les savants.
De tous temps, la nature a offert des remèdes aux maux qui frappaient les hommes. Découvrez ici quelques-uns de ces produits étonnants, dont les médecins d’autrefois se servaient dans les régimes prescrits aux malades. Des produits à l’intersection de l’histoire et de la mythologie, parfois même de la science-fiction. Le bezoard, cette concrétion que l’on extrayait de l’estomac de certains animaux. Ou la mythologique corne de licorne, réduite en poudre pour les besoins médicaux. Et même la mandragore, une plante toxique que l’on représentait sous la forme d’un petit homme dont le cri, lorsqu’on l’arrachait du sol, était mortel.
Les médecins de jadis n’étaient ni plus bêtes ni plus naïfs que nous. Leur envie de se soigner n’était pas moindre non plus. Il ne faut donc pas regarder de tels ingrédients comme des marques d’obscurantisme, mais comme les précieux témoins d’une logique de soins aujourd’hui perdue, où la pensée savante et la pensée magique cohabitaient harmonieusement.